Hackaton Metsä Wood à Nancy

Source:
Fordaq JT
Visites:
587
  • text size

Dans le cadre du développement de sa plateforme collaborative Open Source, Metsä Wood tire la carte hype du hackaton qui est justement directement liée dans son principe au partage collaboratif des résultats de recherche. Et par la même occasion, il donne enfin un coup de jeune à une filière vieillotte. 

Il est acquis que le LVL est un peu le produit d'après, la seconde vague après le CLT. Si ce n'est que le tsunami CLT n'a pas encore fini de déferler. Stora Enso se bat en duel avec Binder pour le leadership sur le créneau du CLT, mais investit depuis quelques années dans le LVL où Metsä Wood et son Kerto n'est plus seul. 

S'il y a un domaine où le Kerto ou le LVL semble avoir un bel avenir devant lui, c'est celui de la construction modulaire. Or, la construction modulaire se développe un peu partout, en bois, mais pas forcément avec du LVL. Il y a peut-être une raison à cela. Certes, le Kerto est doté d'une rigidité exceptionnelle par rapport à son épaisseur. Mais dans le modulaire, tout se joue finalement dans les assemblages.

Metsä Woo a développé une plateforme Open Source pour promouvoir et partager des solutions notamment modulaires à base de Kerto. C'est une boîte à outils que les utilisateurs peuvent venir enrichir. Mais tout cela n'est pas dans les habitudes du monde du bois. Du moins pas en France. Dès le départ, le concept Open Source a été couplé à l'organisation d'un premier hackathon, en France, et voici maintenant la seconde édition. 

Hackathon ? C'est la compression de hacker et marathon, ça vient de l'informatique, même si le concept a essaimé vers d'autres domaines comme la vie interne de l'entreprise, le recrutement... Il s'agit d'une sorte de compétition par équipes, en temps limité, autour d'un problème posé, les équipes étant mélangées, composées de compétences diverses et complémentaires. Si on veut, les Défis du Bois sont un bon hackathon. 

Au Forum de Nancy, Metsä va présenter la plateforme Open Source dans le cadre de l'atelier thématique C6 consacré à la numérisation. Mais la plateforme concerne assez particulièrement l'approche modulaire et c'est un cheval de bataille de l'équipe de Hors-Site, qui organise un colloque au même Centre Prouvé le 20 mars, à peine deux semaines avant le Forum. D'ailleurs, Hors Site en la personne de Pascal Chazal interviendra une nouvelle fois au Forum dans l'atelier B6 dédié à la préfabrication, normal. 

Plutôt que de présenter la plateforme, Xavier Colin a eu l'idée d'organiser à l'ENSA de Nancy un hackathon le 21 mars pour en tirer les enseignements le 5 avril. Tout le monde est content. Hors Site engendre un accompagnement hype, l'Ensa de Nancy profite de sa position de co-organisateur du Forum et l'atelier C6 disposera de matière originale. Xavier Colin est-il est vrai conscient de la difficulté qu'il y a à adapter au monde du bois une approche open source. Mais c'est sans doute moins difficile chez les jeunes ! Et qui sait, d'hackathonnade en hackathonnade, la filière parviendra peut-être mieux à recruter les effectifs nombreux dont elle a besoin pour venir à bout ne serait-ce que du défi des JO ! 

D'ailleurs, voilà ce qu'il faudrait faire, un hackathon JO, le thème serait : comment bâtir dans les délais et les coûts des R+9 en bois réversibles ? Facile. Parce que, en général, les hackathons sont pensés comme des boosters de l'innovation. Si on demande à Xavier Colin d'organiser le hackathon, il en sortira des solutions avec du Kerto. Mais on a mal lu le thème du hackathon : des tours jusqu'à R+9 dans les délais et le budget et en bois certes mais si possible sans ces vilains bois d'ingénierie étrangers qui mettent mal en valeur notre génie national. 

En fait, on a encre mal lu : le village olympique est une vitrine de la construction bois française, n'est-ce pas ? Pas une vitrine du bois français, ou au moins pas seulement. Car la réalité de la construction bois française, sa force, c'est son ouverture. La question de l'hackathon n'est pas, heureusement, de construire un village olympique avec des planches comme à Colombes il y a 100 ans, mais si possible de mettre en valeur le bois français dans des constructions dont la structure ne l'est pas forcément. 

On peut se passer de LVL pour monter des tours en bois, la pratique actuelle en France l'illustre. Mais on ne voit pas comment on se passerait de CLT. En fait, on ne sait pas du tout comment on va faire pour monter toutes ces tours à cette hauteur dans les délais et les coûts, avec la réversibilité en plus. Et de fait, il y a une sorte de hackathon programmé pour le 18 mars à l'arsenal, mais qui va durer quelques années et ce sera pour de vrai.

Parallèlement, les jeunes, dans leurs écoles, pourraient organiser des hackathons pour résoudre les questions techniques épineuses qui se posent, à condition que les vieux acceptent le risque que les jeunes trouvent des solutions à leur place. A moins bien sûr que, malheureusement ou heureusement, le bois ce n'est pas l'informatique, la construction bois ne s'improvise pas, c'est moins une affaire de créativité que de pragmatisme. Alors décidément, il faut reformuler le hackathon des JO : inspirez-vous de la réversibilité du R+9 Palazzo Meridia en cours de construction à Nice, conçu par Architecture Studio pour Ywood, afin d'en dériver des solutions de tours en bois jusqu'à R+9 réversibles, à orientation biosourcée, bas carbone et énergie positive. Facile.

Postez un commentaire