Thermotraitement : objectif menuiserie

Source:
Fordaq
Visites:
2537
  • text size
Compte tenu de la forte présence du pin traité sur le créneau des particuliers, et des bons résultats actuels du chêne sur les marchés publics, le bois feuillus thermotraité semble gagner à s’orienter vers un marché de prescription. C’est pourquoi les partenaires de Bois Durables de Bourgogne (BDB) souhaitent engager une démarche de certification de leurs produits, notamment afin d’obtenir un classement avantageux en classe d’exposition et de risque 4 pour les bardages et les terrasses. L’offre est d'ores et déjà calibrée, aussi bien pour l'offre de la gamme Côté Parc que pour celle spécifique à Ducerf, où seuls les réglages pour l’extension de la gamme de carrelets Profileo sont toujours en cours. Il est vrai que l’enjeu est de taille : jusqu’à présent, le recours au feuillus thermochauffés pour les carrelets de menuiserie, en alternative aux essences tropicales, restait théorique, car le produit final était mal adapté aux opérations de vissage que la fabrication de fenêtre lui faisait subir. Quand on songe au fait que le traitement thermique améliore la stabilité dimensionnelle du bois et ses performances d’isolation thermique, tout en le rendant insensible aux attaques de champignon, la mise au point de carrelets thermotraités vissables, à un coup abordable, représente un défi industriel majeur.

En attendant, Ducerf, Petitrenaud et Hubert Bois ont créé une association baptisée Thermoprocess, et destinée à fédérer des acteurs du marché afin de franchir cette étape en mutualisant les coûts. Une association toute tournée vers l’avenir et qui tend pour l’instant à servir d’outil de promotion français pour les fours Jartek (filiale Tekmaheat), sinon le procédé Thermowood. Dans le même temps, il apparaît que si le choix industriel s’est porté sur Jartek, les Finlandais ont peu d’expérience quant au thermo-traitement de feuillus de l’Europe de l’ouest. En clair, que Bois Durable de Bourgogne va devoir travailler en éclaireur. La décision n’a pourtant pas été prise à la légère. Au département bois de l’ENSAM de Cluny, Robert Collet avait été mandaté avec ses collègues du LaBoMap Equipe Bois pour faire un tour d’horizon de l’offre française, suisse, néerlandaise et finlandaise, voire canadien avec Perdure. L’aventure a commencé il y a près d’une dizaine d’années, mais a pris un tour plus concret il y a trois ans, suite au lancement d’un appel d’offres sur des projets innovants collectifs de la part de la région. Jacques Ducerf a été le moteur de l’initiative qui a permis de financer une étude de faisabilité. L’ENSAM, en fonction de ses compétences, s’est plutôt concentré sur une approche pragmatique que sur une analyse comparative des procédés physico-chimiques. Des lots de bois ont été traités par différents intervenants du marché afin de permettre un jugement comparatif. Le tour d’horizon incluait l’oléothermie, les process sous vide et pression développés à Toulouse comme alternative aux traitements CCA, et le procédé sous vide et à plaques, opérant par conduction, proposé en Suisse par Retitech et dénominé Prodeo. Son prototype semblait intéressant, mais le prix demandé s’avérait prohibitif dès lors qu’il s’agit de traiter des clins ou des lames d’une épaisseur sensiblement supérieure à celle des lames de parquet. Restaient en lice Stellac et Jartek, avec Besson en outsider, certes compétent mais ne disposant que de son propre four. La balance a penché vers Jartek et une technologie Thermowood à la vapeur d’eau qui permet en fin de cycle de redonner une certaine humidité au bois, ce qui convient bien, notamment, pour les parquets.
Postez un commentaire