Afflux de bois scolytés dans le massif du Jura

Les marchés se compliquent pour le sapin et l’épicéa. En cette fin d’année 2024, la crise des scolytes de l’épicéa continue de déverser des flots de bois secs dans les massifs forestiers de l’est alors que la demande et les prix des sciages s’affichent à la baisse. Depuis maintenant deux ans, la dégradation des volumes consommés et des tarifs ne fait que se poursuivre. Beaucoup de scieries françaises spécialisées dans les résineux blancs afficheront très probablement des résultats financiers en chute significative sur 2024.

Les raisons tiennent d’abord à la construction qui n’arrive pas à se redresser. Le secteur de la maison individuelle est sinistré : en 2024, recul de 34% des mises en chantiers par rapport à l’avant-covid (1). Même si une détente semble s’amorcer sur les emprunts bancaires, les taux d’intérêt restent élevés et l’inflation a refroidi les consommateurs dont le pouvoir d’achat est en berne. Le secteur de la rénovation commence à en subir les conséquences avec un léger tassement de l’activité. Il faut aussi considérer le contexte politique en France : son instabilité incite plutôt les gens à l’attentisme, la consommation s’en ressent, les investissements aussi.

Les derniers chiffres concernant la situation des sciages ne sont pas fameux. Des charpentes standards qui partaient à 320 euros/m3 départ scierie trouvent difficilement preneurs aujourd’hui à 220-230 euros/m3 départ. Sur deux ans, les prix ont perdu en moyenne 30% (voir tableau 1). Et sur la fin de l’année, les prix risquent encore de se dégrader, quelques gros opérateurs proposant maintenant 210 euros/m3 départ pour les mêmes produits. « Jusqu’à mi-octobre, l’activité était correcte mais depuis 1 mois les commandes se réduisent et nous observons des tensions sur les prix », confie un industriel de l’est qui doute pouvoir maintenir ses tarifs actuels encore longtemps.