Le think tank européen indépendant Bruegel a analysé l’impact potentiel des tarifs douaniers sur l’économie européenne dans son ensemble. Bruegel souligne que les conséquences dépendront du niveau exact des tarifs adoptés par les États-Unis et de la réaction de l’Union européenne, deux éléments encore incertains. Toutefois, Bruegel estime également que le choc global serait modeste comparé à d’autres crises récentes, telles que la pandémie de Covid-19 ou la crise énergétique qui a suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Bruegel résume les résultats de cinq études évaluant les impacts à long terme de différents scénarios tarifaires sur l’Europe – notamment un accord commercial avec les États-Unis, des tarifs unilatéraux imposés par les États-Unis, et des tarifs américains suivis de représailles européennes. L’impact moyen évalué dans l’ensemble des études et des scénarios représente une contraction de 0,3 % du PIB de l’UE. Tous les scénarios, à l’exception d’un seul, prévoient une baisse comprise entre 0 et 0,5 % du PIB.
Le choc global reste contenu en raison de l’exposition relativement limitée de l’économie de l’UE au commerce avec les États-Unis. Si 21 % des exportations extra-UE vont vers les États-Unis, la valeur ajoutée européenne intégrée dans ces exportations ne représentait qu’environ 2,9 % du PIB de l’UE en 2021. Toutefois, certains pays européens sont plus exposés que d’autres. L’économie allemande pourrait être particulièrement touchée en l’absence d’un accord avec les États-Unis, avec une contraction moyenne estimée à 0,4 % du PIB.