Green Oak, la mixité par la façade

Source:
Fordaq JT
Visites:
448
  • text size

Green Oak, la mixité par la façadeGrâce à la façade Sto Ventech en pâte de verre, il est blanc comme les immeubles de bureaux en blanc. La façade tramée découvre çà et là des balcons où tout est en bois, et les menuiserie Bieber intégrée en usine par Rubner donnent une touche de chaleur à une façade tramée. On ne sait pas trop si Marc Pelé de Mootz Pelé a voulu souligner par le rapport défavorable au bois l’évolution de la mixité de ce chantier en termes de volumes. D’un autre côté, ces balcons sont comme un moment de déshabillage de la façade qui est effectivement totalement en bois. Mais derrière, ce n’est que du béton, y compris en infra sur 5 niveaux.

Mootz Pelé gagne le concours interne Kaufmann avec en 2017 un R+8 mixte, des planchers à voiles béton de 15 cm sur poutres en BLC. C’est que le sol est inconfortable et qu’il faudrait alléger. Les solives sont alignées sur les poteaux BLC de la façade en trame de 1,35 m. Comme à la caisse d’épargne de Dijon par Graam. Et comme elle strie l’espace bureau, elles s’offrent pour installer des cloisons amovibles. Problème : l’acoustique, sans doute aérienne entre bureaux superposés, car nos normes sont construites autour de la traditionnelle dalle de 18 cm. D’une part, Kaufmann adjoint Calq à la jeune agence Mootz Pelé, Calq la grosse agence expérimentée, et aussi le spécialiste de l’exé notamment en bois après la réalisation de l’opération de Ris-Orangis avec Woodeum. Parallèlement, le projet est revu avec une structure en béton et des façades en bois. Tout de même 154 m3 d’OB plus 207 m3 de menuiseries bois pour une surface de bureaux de 10 000 m2.

Green Oak, la mixité par la façadeLa grande aventure, c’était l’habillage en R+8 avec des pannaux Sto Ventec au-delà de l’AT, donc avec ATEX, un calepinage exactissime pour ne pas casser les tessons et des retours inclus. C’est joli et tout a été fait pour éviter de futurs décollements de tesselles par compression. Il faut dire que la mixité est toujours compliquée, le béton se fait avec des tolérances dix fois plus grandes que le bois, comme on sait. Or, les poteaux BLC de façade, apparemment un peu ajustés en fonction de la position pour tenir compte de la descente de charge, mais sans qu’on s’en aperçoive en regardant la façade, servent d’étaiement à chaque niveau de plancher, ce qui est fastidieux pour le constructeur bois. Afin de redevenir précis, une semelle de 2 à 4 cm en mortier liquide est appliquée sur la dalle avant de repartir avec le poteau suivant. Ainsi, on peut rattraper les écarts. Rubner doit revenir pour chaque niveau et en plus, une fois fini ce gros-œuvre, il revient pour poser la façade bois avec menuiseries intégrées. Ce n’est qu’ensuite que vient le poseur du revêtement, qui a besoin de temps, de sort que la façade n’était toujours pas finie un mois avant la livraison. Il y a des joints de fractionnement un peu partout, et pour Rubner, impossible de préfabriquer les façades sur 5 trames comme c’était imaginé, il a fallu redescendre à deux, justement pour bien gérer les joints du revêtement. Tout en haut, fini les tesselles, c’est trop haut et on repasse vers une solution classique de bac acier.

Green Oak, la mixité par la façadeLes façade bois sont suspendues à la structure des poteaux en bois, pas à la dalle béton. Ainsi, il n’y a pas de conflit entre le fluage du bois, ses réactions à l’eau, et le gros-œuvre plus rigide du béton. C’est important car la façade porte cette belle peau un peu fragile en pâte de verre, et on connaît les immeubles avec pâtes de verre collées sur du béton qui ont très mal vieilli. La régularité de la façade sans déflecteurs de 20 cm est maintenue, mais également en sacrifiant la protection solaire et ce 14 septembre à 10 heures, le soleil brûlait une nouvelle fois à Paris presque comme en Aquitaine. Les stores intérieurs ne permettent pas de réduire l’énergie de climatisation, quels que soit les labels dont le bâtiment est bardé.

 

 

Green Oak, la mixité par la façadeA quoi bon ? L’immeuble par sa rigueur avec le jeu sur les balcons est joli, fonctionnel. L’ATEX fait avancer les choses et en principe, on pourrait se dire que c’est rejouable dans un immeuble tout en bois, redemander une ATEX à ce moment-là serait une escroquerie (concernant la façade). Mais le principal problème, c’est que tout le monde s’accorde pour estimer que la période de ces ouvrages est finie. Les bureaux en blanc, cela bute sur les pratiques après Covid, sur la fin des bureaux, mais aussi sur la comptabilisation carbone. 5 niveaux d’infrastructure pour garer des voitures ! Alors qu’il fallait en principe alléger ! La mixité de Green Oak, celle de 2017, n’a plus beaucoup de sens. Par contre, Mootz Pelé ou Calq sont parfaitement en mesure de construire sur le même modèle des bureaux disons R+3 sans infrastructure, avec les solutions initiales mais en bénéficiant des avancées Opalia, Enjoy, Pulse, ONF, et la caisse d’épargne de Dijon. A la limite on pourrait alors expérimenter la dalle CLT mixte d’Horizons Bois, lauréate du challenge Canopée de cette année. La visite sur site livré déjà l'an dernier mais apparemment pas complètement loué, organisée par le CNDB, a de nouveaux rassemblé beaucoup de monde et la présentation était de haut vol, par les architectes et le BE. Jean-Philippe Le Boeuf, patron de Calq, était dans son élément, de nouveau classé comme l'une des agences les plus en pointe sur le bas carbone, par Séquences Bois, et annonçant une orientation plus forte vers la rénovation réhabilitation (un peu comme pour l'Hôtel Hilton à Paris 19e en fin de chantier).     

Postez un commentaire