Après une stagnation économique en 2023, l'économie de l'UE semblait bien se redresser au premier trimestre de cette année.
Mais des données moins encourageantes du secteur manufacturier de l'UE au deuxième trimestre ont depuis atténué les attentes d'un rebond rapide et conduit à davantage de réflexions sur la compétitivité mondiale de l'industrie européenne.
Selon Eurostat, le PIB ajusté en fonction des variations saisonnières a augmenté de 0,3 % dans l'UE au premier trimestre 2024 par rapport au trimestre précédent. Comparé au même trimestre de l'année précédente, le PIB ajusté en fonction des variations saisonnières a augmenté de 0,6 % dans l'UE au premier trimestre 2024.
Cependant, le secteur manufacturier dans le cœur industriel de l'Europe a continué de s'affaiblir cette année. L'indice de la production industrielle d'Eurostat pour la zone euro reste en dessous de son niveau de 2021 et il est actuellement en tendance baissière. L'indice PMI manufacturier de la zone euro de S&P Global, un indicateur en temps réel de l'activité du secteur, est tombé à un plus bas de sept mois de 45,6 en juillet.
En Allemagne, l'indicateur s'établit à 42,6, un plus bas de trois mois, tandis qu'en France, il a chuté pour le deuxième mois consécutif à 44,1. Tout chiffre inférieur à 50 indique une contraction.
En ce qui concerne la construction, le PMI construction de la zone euro de l'HCOB est tombé à 41,8 en juin contre 42,9 en mai, signalant une contraction marquée de la production dans l'ensemble du secteur.
Les niveaux de production dans le secteur de la construction ont continué de baisser dans les trois principaux pays de la zone euro en juin.
Les entreprises allemandes ont connu la plus forte baisse de performance, malgré une contraction de la production qui s'est atténuée pour devenir la moins marquée depuis août 2023. En même temps, des réductions plus rapides ont été observées dans les secteurs de la construction français et italien, le premier enregistrant sa plus forte chute de production depuis mars et le second affichant sa plus forte baisse en près de deux ans.
Le PMI composite de S&P, qui inclut les services, est resté juste au-dessus de 50 en juillet, bien qu'il ait ralenti par rapport à juin. Dans l'ensemble, les signes montrent que le développement économique de l'UE repose de plus en plus sur les services tandis que la situation de l'industrie reste morose.
Les chiffres soulignent le défi auquel les décideurs de l'UE sont confrontés pour maintenir la compétitivité de l'Europe sur le marché mondial. La présidente nouvellement réélue de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a placé le rétablissement de la compétitivité au centre de ses priorités politiques pour son prochain mandat, tandis que la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a déclaré à la mi-juillet que la position compétitive de l'Europe vis-à-vis de la Chine est appelée à avoir une influence croissante sur la réflexion de la Banque.
Un rapport très attendu de l'ancien président de la BCE, Mario Draghi, désormais prévu pour septembre, devrait fournir plus de détails et aider à définir l'agenda économique de l'UE pour les prochaines années. Dans un discours récent en Espagne, Draghi a souligné l'importance de l'énergie bon marché et de l'innovation comme moteurs de la croissance économique et de l'augmentation de la productivité.
Il a également noté que "les couches successives de réglementation ont créé un fardeau pour l'investissement à long terme". Tout en affirmant que "nous ne voulons pas devenir protectionnistes en Europe", il a suggéré que "nous ne pouvons pas rester passifs si les actions des autres menacent notre prospérité" et semblait permettre une plus grande marge de manœuvre pour les investissements dirigés par l'État et les mesures de protection commerciale.