Institutionnalisation de l'axe eurasien du bois

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ITTO/Fordaq JT
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On sait qu'à défaut de mieux, le réseau One Belt sert à acheminer du bois russe en échange de l'exportation par voie ferrée de toutes sortes de produits manufacturés. Et quand les trains reviennent du terminus de Duisbourg en Allemagne, c'est plutôt chargés de voitures allemandes que de bois d'ingénierie à destination de la construction bois en Chine. C'est pas impensable demain, en attendant qu'après demain, la Chine fasse de même en exploitant ses 55 milions d'hectares de forêts plantées quand elles seront arrivées à maturité. 

Selon ITTO, un premier sommet Chine-Europe des industries du bois s'est tenu récemment sous l'égide de l'association chinoise de l'industrie des produits de la forêt, China National Forest Products Industry Association (CNFPIA). Il en a résulté la création d'un comité dédié, afin de promouvoir le commerce du bois le long de la nouvelle route de la soie et de soutenir ainsi la viabilité du développement du réseau ferré qui est associé.

Pour la Chine, l'Europe dispose d'abondantes ressources forestières et le comité China-Europe Wood Industry Committee vise à capter ces ressources pour répondre à l'énorme demande chinoise en matière de produits ligneux. En conséquence, le comité va organiser des échanges de vues, des expositions, forums ainsi que des études de marché. 

Le comité va compiler des informations sur l'industrie du bois domestique et étrangère, proposer un service d'information à l'attention des industriels et les aider à exploiter des opportunités commerciales. 

Le comité se propose de faire office de sécrétariat et de pôle d'information fournissant des données sur les dynamiques respectives des différents secteurs, des indices de prix, des niveaux de stocks dans les ports chinois et des analyses de données. Il s'agit également d'étudier les options pour créer une plateforme d'investissement et de financement entre la Chine et les pays européens. 

En quelque sorte, la Chine se rend bien compte que la mise en place d'un réseau de transport joignant Duisbourg ne suffit pas en tant que telle, face à la réticence manifeste de l'Europe qui n'en est vraiment pas à bondir à pieds joints sur les opportunités de la stratégie chinoise du One Belt. Ce qui est étonnant, c'est l'idée chinoise de commercer autour du bois par voie terrestre jusqu'en Europe, alors qu'il y a déjà tant à faire en Russie.

La question prend un tour très actuel avec la gestion européenne des tempêtes. Des tempêtes, il y a en a eu, il y en aura, comme les incendies de forêt, l'évolution du climat ne va pas améliorer les choses, au contraire. Mais que penser d'une gestion auropéenne des sinistres forestiers, par exemple, prévoir une régulation suite aux dommages, en écoulant le chablis par trains sans attendre que le bostryche/scolyte prenne sa part et s'installe pour un cycle de trois ans ? Vaut-il mieux créer des lieux de stockage sous immersion, ou bien devrait-on combiner les approches ? 

Pour l'instant c'est la main tendus chinoise et les Européens qui regardent ailleurs, tandis que les grumes partent quand même en Chine via le port d'Anvers, et lque es trains remplis de produits manufacturés arrivent à Duisbourg, notamment tout ou presque ce que propose l'enseigne internationale Decathlon. Exporter demain par trains entiers des panneaux CLT notamment fabriqués à partir de bois bleu pour les couches intérieures, cela pourrait permettre aussi de lancer la machine pour le développement de bois d'ingénierie feuillus.  

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