Retour sur 2017

Source:
Fordaq JT
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La filière française de la forêt du bois a échappé en 2017 aux catastrophes, ce qui n'est déjà pas si mal. Dans un contexte international de fort développement des bois d'ingénierie et de la construction bois, la France teste avec quelques hésitations une gouvernance de filière. Elle dispose d'atouts immenses mais doit s'armer de patience pour progresser pas à pas, ne serait-ce que pour reconquérir des positions naguère acquises. Les arbres ne se laissent pas imposer non plus un rythme de croissance.

Bref coup d'oeil sur la situation internationale : 2017 a été marqué par des incendies de forêt meurtriers et catastrophiques. En France, grâce à un dispositif de lutte hors pair, on l'a échappé belle, mais l'absence fréquente de débroussaillage des résidences en lisière devient proprement inadmissible compte tenu des risques accrus qui pèsent suite au changement climatique. Le commerce international du bois est mieux orienté, comme le rapportent LCB, et comme le signale l'accord passé entre l'Indonésie et l'UE. En France, les acteurs se sont habitués désormais aux contraintes de la RBUE. La vague mondiale d'embargo sur les exportations de grumes s'est quelque peu stabilisée. La Chine pouruit une politique radicale de protection de ses ressources et importe du bois à tour de bras, y compris sous forme de sciages plus ou moins sommaires. Les USA et le Canada ont trouvé péniblement un nouvel accord commercial qui affermit les flux canadiens vers l'Asie et ouvre côte Est la porte à l'Europe. Les investissements portent aujourd'hui davantage sur le bois d'oeuvre, notamment comme bois d'ingénierie (CLT/LVL), que sur le bois énergie (pellets). Même si les résineux règnent en maître et pour longtemps encore dans la construction, le chêne s'affirme comme une essence prisée et c'est une bonne chose en principe pour la France où cette essence est acclimatée.

La France tente d'organiser son marché. Selon la FNB, la lutte comme les exportations de grumes vers l'Asie porte de premiers fruits et sans doute, 2017 peut être globalement considéré comme une bonne année pour le scieurs français, sinon européens. Les investissements dans les outils de transformation se poursuivent à un rythme assez soutenu, et l'accent est moins mis sur le bois énergie, davantage sur le bois d'oeuvre et le bois d'ingénierie. Il reste semble-t-il un gros travail à faire pour mettre en adéquation la gestion sylvicole et les attentes des transformateurs, mais au moins, on a l'impression que les uns et les autres tentent de dépasser la langue de bois et le dialogue de sourd. Et peut-être que les représentants turbulents d'intérêts très éloignés au premier abord parviendront à se discipliner sans Stéphane le Foll ?

En 2017, la construction bois française sort un peu d'une crise aigüe amis elle est affaiblie. Il en va de même pour l'industrie du bois dans la construction, qui ne sait pas trop comment stopper l'hémorragie. C'est notamment vrai pour le bois apparent en façade. La construction bois française cherche un second souffle et une nouvelle gouvernance, mais on la sent prête à resserrer les rangs. L'enjeu de la hauteur a suscité un réel intérêt et éveille de nombreux espoirs mais aussi quelques craintes de voir le soufflé retomber. AdivBois poursuit sa feuille de route mais rien n'est gagné, d'autant que l'incendie dramatique de Londres fait peser une incertitude sur l'avenir de la réglementation ou plutôt sur le degré de crispation des autorités de réglementation et des assurances.

En Bourgogne-Franche Comté, 2018 sera l'année du bois, avec la tenue du Forum FBC en avril à Dijon, puis du salon Euroforest. L'année 2018 sera d'ailleurs riche en événements avec Eurobois à Lyon et le CIB à Nantes. Autant d'occasion pour la filière de communiquer efficacement au delà de son petit cercle, d'intéresser un plus large public de décideurs. Des occasions d'ailleurs préparées par la grande campagne de communication nationale. L'existence de cette campagne est déjà en elle-même un succès pour la filière. Mais il va falloir essayer d'aller plus loin en coordonnant davantage la communication, peut-être pas tant tout de suite vers l'extérieur, mais d'abord en interne afin que tous les acteurs comprennent mieux qu'ils sont sur le même bateau. Gageons que Fordaq tentera une nouvelle fois de remplir au mieux son rôle d'informateur spécialisé et transversal. 

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