Fibre de bois ACERMI à 0,037

Source:
Fordaq JT
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Que va devenir le marché français de la fibre de bois quand le DTU 31.2 entrera en vigueur ? Pour l'heure, on parle d'une limitation en épaisseur des isolants sous bardage, et plus généralement d'une non prise en compte de la fibre de bois comme matériau standard. Le document a achevé sa phase d'enquête publique, on verra bien dans quelques mois ce qui en ressort. Pour l'heure, ce petit monde avance en ordre dispersé. Il n'a pas pris une grosse gamelle comme la ouate de cellulose, mais c'est tout comme. A Batimat, Isocell représentait seul ce marché de la ouate, tandis que Homatherm et Gutex se faisaient face pour représenter ce qui se rapporte à la fibre de bois.

Le directeur des ventes de Gutex est Imed Bouslah, ex responsable d'Homatherm. Que s'est-il passé au juste ? Il se trouve que lorsque Steico, Homatherm et Pavatex ont développé des capacités en France, Gutex, par ailleurs pas mal placé géographiquement en Forêt Noire, s'est retenu. Et Homatherm a échoué dans son projet longuement ourdi d'implantation industrielle. Si l'on en croit les nouveaux responsables de Homatherm, des choses comme ça dépendent finalement de peu de choses. Il semblerait qu'au dernier moment, un responsable de Homatherm ait opté pour un outil de production d'un nouveau genre pour équiper la France, sachant que de toute façon on était dans la technologie sèche. Résultat, les panneaux Homatherm fabriqués en France ne parvenaient pas à passer l'ACERMI en-dessous de 0,042, alors que le marché était à 0,038. Pendant de longs mois, Homatherm a livré de l'Allemagne les panneaux à 0,038 tout en cherchant désespérément une solution technique. Et un beau jour, Homatherm a décidé de crever l'abcès, Homatherm France a été liquidé. Cela a fait mal au réseau de clientèle, mais Homatherm n'a pas fait pour autant une croix sur la France, ce dont témoigne notamment la présence à Batimat.

Reste à savoir comment Gutex s'y prend pour atteindre 0,037. En comparaison avec Homatherm qui emploie surtout de l'épicéa du Harz en Allemagne Centrale, Gutex utilise à la fois de l'épicéa et du sapin de Forêt Noire. Mais c'était toujours le cas. L'évolution est donc due plutôt à une optimisation industrielle qui ne va pas être détaillée, on le comprend bien. 0,037, cela relance le match, même si les laines minérales affichent depuis des années des performances améliorées et que le PU gagne du terrain. C'est tout de même une très bonne performance en isolation bio-sourcée, qui va stimuler le marché. C'est cependant plutôt un succès d'estime sur un marché français qui ne va pas faire une grande différence entre 0,038 et 0,037 par les temps qui courent. C'est disons un plus commercial et un peu un signe d'excellence de Gutex qui corrige son image d'industriel pas implanté industriellement en France. La grande question reste quand même quelle place la fibre de bois peut prendre sur le marché français de la construction bois. En Allemagne, ce n'est pas la question, la fibre de bois a pris toute sa place. Mais en France ? Les acteurs sont confiants et parlent de progression des volumes. Ils diversifient leur offre et l'adaptent, par exemple, ils font de la fibre de bois en vrac pour les combles perdus français. Oui, mais si on questionne Isocell, ils n'ont pas vraiment les outils de soufflage adaptés. On a envie de dire que la chose déterminante sera la possibilité de contreventer par l'intérieur avec des panneaux OSB considérés comme frein vapeur. Dans ce cas, comme en Allemagne, on mettra un "Agepan" côté extérieur, soit un panneau de fibre de bois rigide. Et ce sera peut-être plus simple pour fournir l'isolant en fibre de bois qui se met dans le caisson fermé de l'élément d'ossature. Ou bien, il faudrait que la performance des panneaux assez denses en fibre de bois soit prise en compte en matière d'inertie thermique et de confort d'été, mais là aussi, en France, ce n'est pas gagné. Le confort de pose ? Les laines minérales ont tout de même fait de gros progrès, même Isover. Le prix ? Les capacités de production montées suite à la RT 2012 sont considérables en matière de laine minérale. Le prix de la construction bois reste trop élevé en général, donc ce n'est pas un cadre idéal pour troquer des menuiseries PVC contre des menuiseries en bois, ou troquer de la laine minérale contre de la fibre de bois. Il faut vraiment être un adepte. Ou bien, il faut jouer la carte du bio-sourcé, du cycle de production des dérivés du bois. Maintenant que l'AICB est intégrée à l'UICB, la convergence entre la fibre de bois et la construction bois prend sans doute un nouveau départ. 

Lire le communiqué de Gutex

 

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