Rénovation tertiaire à énergie positive avec surélévation bois, l'opération MC2 sur l'Ile de Nantes se démarque surtout par le lancement des panneaux isolants sous vide SlimVac, qui pourraient changer à terme la donne pour la construction bois. Jusqu'à présent, l'ossature bois bénéficiait d'un atout de taille, à savoir la possibilité de remplir les caissons avec un isolant. Mais que va-t-il se passer si le marché voit apparaître des Panneaux Isolants sous Vide (PIV) crédités d'une résistance thermique R de 5,71 pour une épaisseur de panneau ramenée à 40 mm !
68 m2 de panneaux isolants SlimVac ont été mis en oeuvre dans le cadre de l'opération de rénovation tertiaire MC2 sur l'Ile de Nantes. Deux îlots de surélévation affichent le bois, par contraste voulu avec la façade classée par l'architecte Chemetov au Petit Patrimoine Industriel Nantais, mais n'y ont pas recours. D'ailleurs, seul l'un des deux îlots est en ossature bois, et sa légèreté n'a pas empêché la création nécessaire d'un radier indépendant, afin de répondre à la nouvelle réglementation sismique, sur un sol incommode. Les isolants sous vide ont été utilisés essentiellement au premier étage, au-dessus d'un porche qui permet d'accéder à une résidence en retrait de la place. L'un des maîtres d'ouvrage, le BE thermique André Pouget (Pouget Consultant), avait déjà eu recours à des PIV pour ses bureaux parisiens et a déjà prescrit ce type de solutions à plusieurs reprises. Toutefois, c'est la première fois que Siniat, ex-Lafarge Plâtres et faisant partie du groupe familial Etex, lance officiellement et pratiquement la commercialisation de la gamme SlimVac produite en Fladres par Microtherm, une autre entité du groupe Etex. C'est aussi sans doute la première fois qu'en France, une chape traditionnelle a été posée sur ces panneaux en 40 mm d'épaisseur. Nota bene : pour la construction bois qui cale régulièrement sur les emprises de planchers, les PIV vont fournir une solution de recours, car 40 mm au lieu de 200 (ou 20 mm au lieu de 100 mm), ce n'est pas rien. On pourrait argumenter de même pour l'utilisation en cloison, par exemple en association avec des panneaux en CLT, voire en ITE sous bardage. Enfin, le chantier a montré comment les panneaux, disposés en manchonnage sur 80 cm, jugulent les ponts thermiques structuraux du nez de dalle (en maçonnerie). A noter que les architectes ont créé au rdch un plancher technique à partir de panneaux de coffrages en bois, et se sont même servis de la même matière basique pour l'agencement de leurs bureaux.
Les tarifs ne sont pas encore bien établis, ni fixé définitivement le mode de commercialisation, qui devrait cependant privilégier les plaquistes du réseau Siniat. Le chiffre de 100 Euros/m2 fourni est avancé pour 40 mm. Les panneaux sont crédités d'une conductivité thermique lambda de 7 milliwatts absolument sensationnelle. Percés, ils retombent à 20 milliwatts, ce qui reste plus que correct.
Il va falloir réfléchir aux applications possible de ces panneaux dans les domaines suivants : la construction modulaire en bois, notamment en association avec le CLT ; les bardages ITE faible épaisseur, notamment en zone urbaine et face aux limitations d'emprise du bâti ; l'apport des PV pour résoudre le vrai casse-tête de l'accès de plain-pied de maisons bois en mode PMR ; l'intérêt du gain d'espace dans la perspective de la construction bois de grande hauteur ; un nouveau regard sur les solutions basiques d'habillage des combles, notamment en lambris.